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Racisme Inconscient et Systémique - version longue

            Racisme Inconscient et Systémique

Le changement commence par soi-même

Dans l'actualité récente, il a beaucoup été question dans les médias de racisme au Québec. Plusieurs discussions ont porter sur l'idée que ce racisme serait systémique ou pas, mais ce faisant une dimension importante a été complètement évacuée dans le débat et c'est ce que je souhaite aujourd'hui vous soumettre afin de de contribuer positivement à ce processus de société. Veuillez ce texte avec curiosité et surtout avec bienveillance pour soi-même et les autres. Laissez de côté le blâme et la culpabilité; Ceci nous retarde pas sur ce chemin de réconciliation et de paix que nous cherchons tous.

En ce moment au Québec il y a un débat autour de la question de la présence ou pas de racisme systémique au Québec. En concentrant presque toute la discussion sur le côté systémique, on manque en partie le fond de la question et on le rend impersonnel et distant à l'individu. Oui le racisme systémique existe et il est important d'en parler pour changer nos structures. Mais pour amener des changements durables dans notre culture il est primordial de le considérer à un niveau plus proche de nous, au niveau personnel. À ce niveau, on parle de racisme inconscient; c'est ce qui vit dans sous la surface; dans nos croyances, nos peurs, nos habitudes non-examinées.  Notre culture collective et individuelle a été forgée par des siècles de séparation et de division des humains en catégories. Dans les dernières centaines d'années, "l'homme" a mis en place le colonialisme; le capitalisme patriarcal. Ceci a été le systme de mise en place de racisme de le sexisme systémique.

Le racisme systémique veut dire qu'il est structuré, dans nos intitutions, d'une façon à désavantager les personnes les personnes qui ne sont pas "blanches. C'est "sec" dit comme ça, mais c'est ça. 

Le racisme systémique a pris plusieurs formes; esclavage, interdictions, discriminations diverses. Ceci a été aboli en partie sur papier au Québec. Mais le racisme existe encore sous plusieurs formes. Et pour mettre fin au racisme, il faut explorer nos propres préjugés inconscients. La finalité de cette démarche n'est pas le respect des races, mais plutôt l'abolition des races ! Nous arriverons un jour à vivre sur terre sachant que nous sommes une seule race, la race humaine, avec toutes ses formes et couleurs !

Pour en arriver là, ne grande partie travail qui reste à faire pour transformer le racisme systèmique sera plus effectif si nous osons aussi débusquer le racisme insconscient en chacun de nous. Le but de ce texte est de mettre l'emphase sur l'importance de se questionner sur nos propres biais pour pouvoir éliminer le racisme systémique. 

Le racisme inconscient est subtil. Il est plus difficile à débusquer car il fait partie de nos croyances et habitudes qui perpétuent le racisme insconscient et systémique. Le racisme inconscient est bien différent d'un racisme ouvertement dénigrant des groupes d'extrême droite ou même du racisme systémique. C'est un racisme enraciné dans les croyances, les imageries, les histoires, l'imaginaire collectif et l'Histoire qu'on nous a enseigné dans le système scolaire.  Tout ce à quoi nous avons exposé laisse des traces dans notre mental. Des préjugés inconscients, même les personnes les mieux intentionnées, comme toi et moi, en portons en nous. Cela ne fait pas de nous des racistes ou de mauvaises personnes.  Cela fait de nous des êtres humains, produits de la culture, de nos expériences, de nos relations. Osons le reconnaître pour se transformer en tout humilité. 

Dans ce processus, soyons bienveillants envers nous-mêmes et ceux autour de nous.  Simplement, prenons le temps d'observer nos pensées, peurs, colères, indifférences, etc, quand on est déclenché par une situation. Si le débat sur le mot "N", vous fait réagir; prenez le temps d'explorer pourquoi; Si ce texte vous fait réagir, prenez le temps de voir pourquoi; si la démission de Dany Turcotte vous fait réagir, prenez le temps de comprendre pourquoi; si vous trouvez que les afro-descendants Québécois se plaignent pour rien, prenez le temps d'explorer cela...il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses si on reste ouvert, curieux et bienveillant. La seule voie qui n'avance rien est celle de la négation, qui continue à créer plus de séparation entre les humains.

Pour contrer ce sujet certains diront que tout le monde est raciste. Que les noirs, les anglais, les autochtones  peuvent être racistes envers les blancs. Oui ce genre de racisme existe aussi et on peut l'adresser de la même manière; avec des dialogues, de la curiosité et de la bienveillance. Cependant, il faut reconnnaître qu'à travers le système patriarcal capitaliste des derniers siècles, certains peuples spécifiques ont vécus de grands dommages et préjugés. Il faut prendre en compte l'Histoire, les conséquences de celle-ci et aussi les privilèges qui existent encore aujourd'hui de façon prédominante pour les hommes de race blance de classe moyenne et élevée.



Dans ce sens, imaginez le travail de retenu et conciliation qu'on dû faire dans le passé les personnes noires et autochtones pour simplement assurer leur survie, leur sécurité, leur intégrité physique et mentale dans des environnements très hostiles envers eux dans les milieux de travail, dans leur quartier et de la part des autorités policières. Encore aujourd'hui les personnes qui sont minorités visibles doivent continuer à être prudents dans plusieurs circonstances pour garder leur emplois, leurs liens ou même leur sécurité ou leur santé mentale. 

Au lieu d'être sur la défensive tout de suite en disant : "moi je ne suis pas raciste, ça me regarde pas" je vous invite à rester ouvert et écouter; en fait c'est pas mal TOUT ce qui est nécessaire pour commencer ce changement. Aujourd'hui, c'est le devoir de chacun, de faire ce travail de réflexion, de discernement, de nonviolence et de bienveillance pour examiner nos propres biais et aussi pour entamer des dialogues sains et bienveillants avec les gens autour de nous. Non en confrontant - cela mène nul part - mais en apportant curiosité et empathie à la discussion. La seule manière d'amener de l'évolution c'est de garder le lien vivant entre les différentes parties de ce grand tout.

L'arrestation de M. Camara à Montréal est un exemple parfait de racisme inconscient, beaucoup plus que de racisme systémique. Ce n'est pas le système judiciaire qui a fait que M. Camara a été arrêté et ce n'est pas le système systémique qui a gardé M. Camara en prison 6 jours malgré aucune preuve de son implication (Il a voulu aider le policier blessé dans l'incident). Ce sont des croyances et réactions non examinées de quelques humains( policiers) ayant beaucoup de pouvoir (peut-être trop) qui ont menés à cette situation d'injustice. Les policiers-policières, inspectrices-inspecteurs et même les chefs-cheffes de police, aussi professionels soient-ils(elles), ne sont pas à l'abri des biais et des préjugés racistes inconscients. Il est important de savoir que ces biais inconscients vont sortir encore plus dans des moments de stress, de peur, de colère...comme c'était le cas pour ces policiers dont un des leurs avait été grièvement blessé. Il est important de ne pas culpabiliser ces personnes, mais bien de comprendre leur expérience et les inviter à se questionner sur leurs propres actes de manière respecteuse. Ce on le commence soi-même car on ne peut demander à quelqu'un d'autre de faire le travail qu'on est pas prêt à faire soi-même.

Prenons aussi l'exemple de Dany Turcotte à TLEP. Premièrement n'oublions pas qu'un humain a failli perdre la vie, M. Vig le policier, sa vie aussi est précieuse et malheureusement, il a été aussi été oublié dans cette situation embarassante de M. Camara et ensuite l'affaire Turcotte. Dany Turcotte a fait un commentaire déplacé qui manquait de sensibilité et de connaissance de la réalité des noirs lors de l'entrevue de M. Camara. Il s'est rapidement excusé pour ce propos et je le salue pour ceci. Son intention était de faire une blague, sans mauvaise intention on le sait bien. Le racisme inconscient dans cette situation s'est dévoilée par une méconnaissance des épreuves que vivent les personnes noirs depuis des centaines d'années avec les autorités policières. Ils se font questionner, accoster et arrêter régulièrement sans raison par la police (écoutez mon podcast avec Bustamej sur ce sujet) Occulter cette réalité fait partie des biais inconscients des blancs. Il aurait été intéressant qu'il reste en poste àa cette émission et montre publiquement à quoi ressemble ce processus d'humilité...mais c'est plus facile dit que fait..surtout dans la sphère divisive des médias de masse sensationalistes et sans merci. Dany Turcotte avait assez goûtée à cette culture de haine et d'accusation qui existe sur les réseaux sociaux. Dommage, une belle occasion manquée.

Cette humilité dont je parle - est un chemin obligé. NOUS AVONS TOUS DES BIAIS, des préjugés insconscients. Cela ne fait pas de nous des mauvaises personnes, cela fait de nous des humains. La question est: Voulons-nous être des humains qui se remettent en question pour grandir ? Examinons nos propres biais OU restons-nous la tête dans le sable..."moi j'suis pas raciste...mais...".  

Oui c'est compliqué, car pour accepter de voir ses propres biais..il faut être humble et reconnaître qu'on est pas aussi "pure" qu'on le pensait. Il faut premièrement accepter qu'il y a des choses en soi dont on se rend pas compte... c'est normal car c'est inconscient ! Pour le voir il faut être prêt à examiner nos expériences et notre éducation.  Il faut oser prendre le temps d'examiner nos pensées... comme lorsqu'on médite, que l'on comtemple, que l'on prend un moment de pause. On fait le ménage. On ose ressentir ce qui remonte sans culpabilité et questionner comment rendre la vie en société meilleure. C'est aussi simple et difficile que ça !

Le premier-ministre, M. Legault, tout comme plusieurs, refuse de considérer le racisme systémique. J'invite poliement M. Legault à considérer le racisme inconscient comme "phénomène" pour mieux comprendre le racisme systémique. Ce ne sont pas quelques méchants dans qui sont racistes (oui il y en a aussi!). Au stade du déni  (c'est un stade tout à fait normal) on aime mieux dire - pas moi !-  on ne veut pas aller plus loin, on aime mieux pointer le doigt vers les autres...les trolls, quelques indivius. Pour changer la société, il faut commencer par soi-même. Alors commençons par vous et moi si nous voulons travailler sur le racisme systémique !

Je vais poser ici des exemples et questions qui aideront peut-être à mieux comprendre la subtilité des biais-préjugés inconscients. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses, cet exercice est simplement pour vous aider à vous poser quelques questions. Observez votre ressenti corporel, pas juste votre réponse préfabriquée politiquement correcte mentale :-) ce sont vos croyances. Prenez le temps d'aller plus loin, plus creux ! Faites attention à vos propres réflexes de protection si vous tentez de vous extraire d'y répondre en défaisant les exemples.

Mises en situations:

  • Je marche dans la rue en fin de soirée et je croise un groupe de jeunes adolescents noirs, vais-je me sentir autant en sécurité qu'en passant un groupe de jeunes blancs ? 
  • Et si ce groupe est à Sillery ou à Montréal-Nord...est-ce que j'ai la même réaction ? Vais-je me sentir intérieurement pareil dans ces 2 lieux différents..que tu y sois allé ou pas ?  
  • On va se promener le soir sur une communauté autochtone...te sentiras-tu aussi à l'aise qu'en marchant sur le plateau Mont-Royal ? Cela dépendra de notre expérience avec ces lieux, ces communautés et aussi ce que nous avons assimilé comme messages.
Soyons honnêtes. Moi je peux dire que pendant longtemps j'aurais eu plus peur avec des noirs qu'avec des blancs. Et plus peur à Montréal-Nord qu'à Sillery. Pourquoi ? Le racisme inconscient. Ça vient des messages que l'on voit dans les films, les nouvelles et ce que l'on entend autour de nous. Ce sont des questions; il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses, elles servent simplement à se questionner, à sentir ce qui remonte en nous dans ces situations imaginaires...qui peuvent vous pointer vers des émotions et des pensées qui vous surprendront. Et pour transformer quelque chose, il faut le voir !

Dans un sens, c'est tellement normal d'avoir des biais racistes insconscients, des préjugés profondémment ancrés en nous qui font que, sans s'en rendre compte, on ne traite pas une personne ou un groupe qui a la peau noir, brune, ou un autochtone de la même manière qu'un blanc.  La majorité des messages véhiculés jusqu'à récemment en éducation, dans les médias, les nouvelles, dans les films, les émissions de télévisions, même des paroles de personnes autour de nous, nous ont beaucoup plus exposé à des images négatives des "autres" que des images positives. Heureusement cela change aujourd'hui, lentement. Nous voyons  plus de diversité à la télévision - des noirs qui jouent des rôles autre que juste des cambrioleurs ! Mais pendant longtemps, les noirs c'était les criminels, et avant ça, les esclaves... citoyens de 2e classe. 

Et au Québec, il y a eu de l'esclavage - consultez la page www.fugitifs.ca du prolifique Webster de Limoilou. Il fait un travail immense au Québec pour aider les gens à se sortir la tête du sable. Et ce travail, il n'est pas juste pour les personnes d'ascendance ou d'origine africaine de le faire. Il est important pour TOUTES et TOUS de sortir notre tête du sable par rapport à nos BIAIS INSCONCIENTS (racisme, sexisme, agisme, capacitisme(handicap), etc.) 

Récemment on a commencé à entendre davantages de célébrations de la beauté et l'importance des cultures autochtones dans la société plus "mainstream". Vous rendez-vous compte que la plupart des gens pensent encore que Christophe Colomb a découvert l'Amérique; que ce territoire était un terrain vague innocupé  et prêt à être développé par l'homme blanc ! Ce type de fausses informations, qui se retrouvent sans doute encore dans certains livres d'école, mais surtout dans l'imaginaire collectif contribue encore aujourd'hui à fausser la relation avec les premières nations. Saviez qu'avant d'être l'Amérique, on l'appelait l'ÃŽle de la Tortue et elle était habitée par jusqu'à 100 miliions de personnes avec tous leurs défauts aussi. À l'arrivée des européens, il y a eu un vol dont surprennement on peine encore à reconnaître les impacts et les réparations qui doivent se faire. Tout le dommage créé par la colonisation et la destruction culturelle amène des impacts majeurs sur le bien-être présent de ces peuples. Heureusement, les peuples autochtones sauvegardent de plus en plus leur propre culture et la font briller sur la place publique au bénéfice de tous. Nous avons tant besoin de ces sagesses pour rééquilibrer notre présence sur cette terre.

Pour faire face à nos propres croyances et biais inconscients il faut être courageux et faire un grand saut dans le vide.  ll faut oser se demander: " Quels sont mes petits préjugés que je ne me suis jamais avoué à moi-même " mais et qui sont là et peuvent ressortir à un moment ou un autre...mais surtout en moments de stress ? Les pires exemples de discrimination, racisme et de mépris arrivent dans des moments de manque, de stress, de récession, de pauvreté, etc...je le sais bien une partie de mes ancêtres sont juifs...

Sur la place publique, il est trop facile de parler presque exclusivement de racisme systémique.  C'est plus facile car on n'a qu'à changer le système. Mais le changement réel et évolutif vient par les individus. Le système est fait d'individus, et ces individuEs créent et transforment la société et ses institutions(le système). Le système est toujours à la remorque des innovations communautaires et collectives. Faisons notre travail comme individus, comme communautés et invitons les gens autour de nous à également considérer cette transformation personnelle. Nous changerons le système.

On pense souvent que ce sont les gestes que l'on fait qui font mal, et parfois oui. Mais très souvent, ce sont les petits gestes que l'on ne fait pas qui font mal, qui créent de la division, de la discrimination. Quand on se tait, quand on refuse d'examiner nos propres croyances et l'éducation qu'on a reçu. Quand on ne s'intéresse pas aux autres, quand on garde nos distances dans la rue, dans l'autobus, quand on reste avec ceux qui sont semblables à nous sans curiosité pour l'autre...quand on traite "l'autre" différemment...comme M. Camara l'a été, on créé la séparation dans le tissu social. 

Le racisme inconscient est plus subtil que le racisme systémique, il ne demande pas seulement une enquête publique gouvernementale, bureaucratique et des témoignages de victimes. Il demande à chacun de nous, surtout ceux qui ne sont pas victimes, de faire notre propre enquête personnelle et de prendre responsabilité pour nos pensées, croyances et actions, nos habitudes, nos peurs, nos expériences qui proviennent de notre culture; éducation, médias, famille et l'Histoire.

Si nous osons être vulnérable, être humble, nous serons bien accueillis.

Voici quelques exemples de phrases que je propose pour entamer un processus et des dialogues bienveillants. N'oublions pas, le but est de créer le rapprochement, la connexion et non la division. 

Vous pouvez avoir ces dialogues avec vous-mêmes et avec toutes personnes de votre entourage. Aussi, ayez ces dialogues avec des personnes autour de vous qui peuvent porter des biais racistes (pas pour confronter - mais pour simplement entamer un dialogue de rapprochement et de connexion pour transformer cette réalité)

Osez des phrases comme:

" Est-ce que je porte ou ai déjà porté des préjugés... ? " ( si vous dites non ! creusez plus ! "

" Quelle est ton expérience dans ce genre de situation ?"

" Qu'as-tu vécu qui te donne cette opinion ?"

"Je ne sais pas quoi faire dans cette situation, comment peut-on travailler ensemble ? " 

"Comment peut-on mieux vivre ensemble"

"Parle-moi de toi" 

"Comment vas-tu? "

" Qu'ai-je fait qui t'a dérangé ?"

"Aimerais-tu entendre mon expérience ?"

" Je me sens inconfortable avec ce que tu as dit, est-ce qu'on peut en parler ?" 

" J'aimerais savoir pourquoi ceci t'offusque ou que tu me dises pourquoi ça te blesse..."

En osant se poser soi-même des questions et en écoutant; en osant avoir des dialogues sur le thème des préjugés subtils, on ose regarder l'éléphant blanc dans la pièce qui prend beaucoup de place. Pourquoi ne pas accepter qu'on a un passé individuel et collectfi à guérir ? Et qu'on peut le faire avec bienveillance, ouverture, honnêteté et cela peut nous procurer du rapprochement et de la connexion. Il y a de l'espoir !

Cette grande tournure sociale que nous vivons, nous la construisons une personne à la fois, une journée à la fois, une conversation à la fois. Pour construire cette Société Bien-Aimé telle que nommée par Martin Luther King ou les races n'existent plus. Où chaque humain jouit de respect, de considération, de droits également!

Si vous avez lu ce texte au complet - Je vous salue vous êtes en processus !

Note: je vous invite à utiliser les ressources suivantes pour mieux connaître notre histoire et notre bagage culturel de société:

- QcHistoryXtours.ca

- Fugitifs.ca

- exercice des couvertures  (décolonisation)

- en anglais - Avoir des dialogues difficiles sur le racisme - David Campt - ci-dessous

 

Merci à François, M-E et Geneviève pour l'aide à la rédaction !




Commentaires

  1. Bonjour. Je ne comprends pas pourquoi on devrait choisir entre parler de racisme inconscient et parler de racisme systémique. Les deux existent, et sont reliés de multiples façons. Simplement travailler sur les biais inconscients ne peut suffire à transformer les politiques, les systèmes d'éducation, de la santé, le fait que les policiers sont encore formés en vases clos, et que plusieurs policiers se font enseigner plus ou moins informellement que le profilage racial est une méthode valide.
    La formation des enseignant.e.s n'inclut que certains cours nommés "gestion de la diversité" - pourquoi? Comment se fait-il qu'il n'y a pas d'accès dans les bibliothèques des écoles à des oeuvres d'auteur.e.s noir.e.s, autochtones, arabes? Cela fait des années que les propositions existent.
    Le racisme inconscient est forgé par des structures qui le perpétuent, par l'éducation, par les manières de fonctionner des institutions, par la non-reconnaissance de l'histoire dans sa complexité. Le racisme systémique est l'ensemble des structures qui maintiennent cette situation en place. Bien sûr, il est nécessaire de travailler sur la prise de conscience des gens, mais il faut également s'assurer que la police, le système d'éducation, le système de santé, les médias, les systèmes politiques, changent concrètement pour que les inégalités de toutes sortes (logement, emploi, accès à la propriété, implication politique, discriminations qui sont très communes, etc.) soient corrigées de manière institutionnelle.

    Par exemple, il y a les politiques d'embauche, qui permettent de corriger les biais inconscients qui peuvent affecter les comités d'embauche. Cependant, il arrive trop souvent qu'une fois embauchés, les personnes minorisées soient laissées à elles-mêmes, et victimes de discriminations plus ou moins ouvertes dans leur lieu de travail. Il faudrait des politiques d'accompagnement des nouveaux embauchés, autant qu'un travail d'éducation sur le long terme des milieux de travail. Les syndicats ne font pas toujours leur travail dans ce sens. Ce ne sont pas de simples questions d'inconscient, mais des questions systémiques.

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    1. Allo Geneviève, j'ai beaucoup apprécié ton commentaire et j'ai modifié mon texte car tes propos m'ont aidés à nuancer et mieux inclure les différents processus au lieu d'exclure. Merci beaucoup de participer à cette discussion.

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  2. Bravo Colin, j'adore le concept du racisme inconscient. Avec la pandémie et surtout notre confinement, j'ai passé plus de temps a lire sur les réseaux sociaux et dernièrement, à force de lire des commenntaires débutants par " Je ne suis pas raciste mais..." je me disait "comme nous sommes raciste comme peuple, et sans même s'en douter". Le concept de racisme inconscient nous colle très bien et au fond de moi pour être honnête j'ai aussi des fantômes qui m'habitent sans que j'en sois toujours conscient. Dimanche dernier, nous étions a Québec dans un parc avec nos petits enfants et j'ai fais la connaissance d'un papa avec ses enfants qui est originaire de Sénégal qui me disait trouver les Québecois très raciste, beaucoup plus que les gens en Suisse et en France ou il a aussi vécu et il vie ici avec sa famille depuis 15 ans. Ces affirmations, illustrées de plusieurs exemples m'ont surpris et désolés, vraiment !

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  3. Bonjour Colin,
    Je tiens à saluer pour commencer l'initiative que tu as eue de faire naître ce blog et ce podcast. Ton expérience est riche, et tes mots sont teintés d'empathie. Ils me font du bien.
    Bien que je travaille depuis plusieurs années au sein de la communauté interculturelle, les questions que tu proposes dans ton texte m'ont permis de cheminer. En toute humilité, elles ont permis de mettre en lumière certains biais que je portais malgré moi. D'en prendre conscience me permettra de les déconstruire, et je te suis reconnaissante pour cela.
    Je partagerai ton texte auprès de mes réseaux.
    Paix !

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    1. Merci pour ce mot - ça me touche et c'est pour ça que je partage ces pensées. Merci de partager dans ton réseau.

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