Rapidement, tout a
continué comme si de rien n'était à Québec suite aux attentats meurtriers à la Mosquée. Les ondes
radiophoniques ont repris leur habitude de tirer « verbalement »
sur tout ce qui bouge qui ne fait pas partie de la normalité, de
tirer sur tout qui n'est pas blanc, masculin, motorisé, capitaliste,
néo-libéral. Depuis les attentats de la Mosquée on s'est attaqué
aux gens d'orientation homosexuels, on s'est attaqué aux cyclistes
de Québec avec André Arthur qui a dit qu'on devrait les frapper. Et
souvenons-nous que lors des événements d'abus policiers de Val
d'Or, qu'un animateur de radio avait dit que ces femmes autochtones
étaient trop laides pour être violés par ces policiers blancs.
Rappellons nous. Il ne faut pas oublier. On a aussi remis en question
la journée de la femme et la pertinence de ce mouvement aujourd'hui,
on a attaqué l'Université Laval pour vouloir investir leur argent
dans des fonds qui ne contribuent pas aux changements climatiques.
Saviez-vous que des messages xénophobes continuent à arriver à la
porte des mosquées...et aussi maintenant dans les boîtes aux
lettres dans différents quartiers de la ville. Il
y a quelques jours le véhicule du président du Centre culturel
islamique de Québec, Mohamed Labidi, que j'ai rencontré à quelques
reprises, a été incendiée.
Et que faisons-nous,
majorité silencieuse qui ne veut pas vivre dans un monde de
haine, de violence verbale et physique quotidienne, de préjugés et
de tensions et de peur de l'autre. Que faisons-nous ?
Rien ou peu, car une
culture de peur s'est instaurée à Québec. Parler trop fort contre
ces voix veut dire se faire pointer du doigt. Veut-on vraiment vivre
dans une culture de peur ? Le climat médiatique me fait peur, car on
commence à rendre normal et acceptable le racisme et la xenophobie.
Ça me fait peur car mes ancêtre juifs ont vécus exactement ça
dans les années avant la 2e guerre mondiale, une montée de la haine
que tout le monde balayait du revers de la main comme passager. Et à
Québec on fait pareil, le Maire Labeaume et tous les acteurs
minimisent ce qui se passe. Malheureusement, dans ma perspective,
l'intolérance et le racisme n'est plus minoritaire à Québec.
Si l'on veut parler le
langage des économistes et des politiciens, la Ville de de Québec
perd déjà beaucoup en terme de lieu d'accueil sécuritaire, comme
lieu de vie et de tourisme. Imaginez-vous que votre peau est brune,
disons basanée, votre langue maternelle autre que le français et
l'anglais et que vous arrivez au Québec pour travailler. Ou
irez-vous? Irez-vous vraiment là où il y a eu une tuerie dans une
mosquée et que dans les semaines et mois suivants les paroles et
gestes de racisme continuent sans trop de réactions ? Irez-vous dans
la ville ou une semaine après ces attentats les paroles de haine et
peur contre toutes minorités ont continués sur les ondes
radiophoniques?
Économiquement,
socialement, mais surtout en terme de dignité, la Ville de Québec
en prend un coup. Les nouveaux arrivants ou mêmes les minorités
visibles nés au Canada, qualifiés, motivés et ayant de grandes
expériences de vie ne viennent plus à Québec. Pensez-vous aux 6
hommes tués dans cette Mosquée, demandez à leur employeur l'impact
de leur parte sur leur entreprise..en parle-t-on de cela dans les
médias ? Viendriez-vous à Québec en touriste si vous étiez
musulman, arabe, après ces attentats et ce qui se passe en ce
moment, minimalement vous y penseriez deux fois?
Vu que c'est l'économie
qui mène cette économie de haine, parlons ce langage. Ce qui se
pase, c'est pas bon pour l'économie ça. Cette économie de la peur
et de la division coûte beaucoup plus chère qu'elle rapporte, non
seulement en repoussant des visiteurs ou citoyens potentiels, mais
aussi par l'atmosphère qu'elle crée et la division du tissu social.
Les gens des minorités ont peurs de se promener à Québec.
What the Fuck ?
Alors que faisons-nous ?
Restons-nous là, comme une majorité silencieuse ?
Rester silencieux dans
une atmosphère, des habitudes sociales qui proposent la haine et
l'accusation comme première réponse à tout événement conflictuel
?
C'est le contraire absolu
de ce qu'une société qui vise à vivre dans le respect et la paix a
besoin. Déjà, le système scolaire peine à apprendre aux enfants à
vivre leurs conflits de manière cohérente et juste envers tous.
Avec un milieu médiatique dans la ville de Québec incitant à la
division, quel type de comportement peut-on s'attendre des gens
écoutant ceci jour après jour après jour. Une expression dit :
On est, ce que l'on mange. Il faut aussi réaliser que l'on est ce
que l'on écoute. On est ce que l'on dit. Nos actions sont ce que
l'on est.
Alors Que faisons-nous ?
Que faites-vous ? Quelles actions êtes-vous prêts à faire pour ne
plus rester en silence ? Pour ne plus être dans la majorité
silencieuse.
Les Médias sont des
entreprises. Elles font leur argent avec leur côte d'écoute les
publicités qui s'y rattachent. Toute entreprise qui achète de la
publicité à un de ces médias, supporte du coup les opinions et
manières de faire. Ces entreprises qui achètent de la publicité
aux radios de Québec, leur donnent les moyens de continuer à offrir
la haine comme solution pour cohabiter. Ces entreprises payent les
salaires des tous les employés de ces stations qui utilisent la
haine et la séparation comme moteur pour leur vente. Oui la Haine et
la Séparation crée des ventes ! C'est connu, rien de nouveau à ça.
C'est la plus vieille histoire au monde...diviser pour mieux régner,
c'est du vieux et réchauffé.
Alors Que faisons-nous ?
Que faites-vous ? Voulez-vous rester dans cette majorité silencieuse
qui par son silence continue à supporter l'industrie de la haine ?
L'expression le dit bien : « Qui ne dit mot, consens ».
Ou voulez-vous prendre votre place dans l'histoire pour tourner la
vapeur et tourner la page sur cette triste époque de notre ville ?
Ces entreprises
fonctionnent avec l'argent. Ça c'est leur langage. Alors parlons
leur langage.
Coupons les vivres qui
font qu'ils peuvent continuer à faire ce qu'ils font. Personne ne
souhaite que quiconque perde un emploi ou souffre économiquement,
cela n'est jamais le souhait. Consommons notre argent dans des
entreprises qui ne soutiennent pas ce radios.
Dépensons notre argent
dans des entreprises qui ne s'associent pas à ces radios. C'est une
campagne de non-coopération économique avec les entreprises
s'associant à ces radios. Le but n'est pas de nuire économiquement
à ces entreprises. Le but c'est de passer un message, et
malheureusement, le seul langage entendu aujourd'hui par plusieurs,
c'est celui de l'argent, Donc parlons ce langage. En espérant que
ces entreprises qui financent ces radios fassent de nouveaux choix
publicitaires et qu'on puisse par la suite retourner consommer dans
ces lieux.
Ne restons pas là –
Comme une majorité silencieuse. Prenons action. Prenons Action
aujourd'hui économiquement. Parlons le même langage que ceux
auxquels nous voulons passer ce message.
Faisons
qu'économiquement, ce ne soit pas viable de vivre de la haine.
Colin Perreault
Bonne idée à concrétiser!
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