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Comment on commence une guerre

Laissez vos réponses et commentaires ci-dessous svp. Merci à Ariane Desjardins-Grondin pour relecture

Temps de lecture 5 min. - supporter ce travail par une contribution mensuelle sur Patreon

 

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Comment en arrive-t-on à la guerre ? Les graines de la guerre et de la haine proviennent toujours de la même place, peu importe le conflit. La guerre débute dans le coeur et la tête. Cela peut naître d'une pensée qui créé un ressentiment en nous. Cela peut émerger d'un souvenir d'une expérience difficile ou blessante que nous n'avons pas complètement digérée. Cela créé en nous un ressentiment, une émotion négative envers une personne ou un groupe. Cela allume l'étincelle de la réaction. Soit la réaction défensive; se cacher, se retirer, s'effacer, s'écraser. Soit la réaction offensive; attaquer, blâmer, rejeter, blesser, tuer (par les pensées, mots ou les actions). Nous faisons tous, ces deux choses presque quotidiennement à petite et grande échelle avec nos amis, voisins, collègues, même avec soi-même, etc. Nous réussissons aussi parfois heureusement à transformer les sentiments négatifs en réponses positives comme le pardon, le dialogue et l'entente, l'empathie, l'acceptation...

Dans les systèmes politiques actuels qui sont dans le paradigme de la domination, ce sont souvent les personnes charismatiques ou aux apparences de force et de puissance qui se trouvent en position de pouvoir. Les dirigeants de ce monde sont très habiles pour manoeuvrer les rencontres, les finances, les relations publiques, les apparences. C'est un monde de compétition, de guerre inter-partis et intra-partis, un monde de dualité. C'est la base du système soi-disant démocratique parlementaire.

Nuit au Massif - Colin P. - hiver 2022

Les politiciens agissent à partir d'un espace de réaction pour sauvegarder une apparence et une position. Ces personnes donnent cette impression d'inébranlabilité. Mais sous ces apparences, se trouve des humains, comme vous et moi, avec leurs expériences de vie; certaines positives et heureuses, et d'autres blessantes ou traumatisantes. Les politiciens sont maîtres dans les stratégies de protection et de réaction.

Donc, lorsque blessés dans leur égo par des stratégies politiques, géopolitiques ou économiques de d'autres pays, ils n'hésitent pas à utiliser la contre-attaque. La guerre, même entre des pays n'est que la douleur et l'inconscience individuelle qui s'emballe pour devenir collective.

On ne pourra jamais empêcher que des personnes en soif de pouvoir et de contrôle veuillent prendre le pouvoir. Le problème se situe dans le fait qu'une majorité de la population du monde donne son consentement à ce système en restant silencieux.

Sans un appui tacite de la population, les gouvernements élus et les dirigeants ne pourraient faire des actions comme la guerre ou la destruction de l’écosystème. Encore aujourd'hui, une grande part de la population ne sait pas ce qui se passe, ou se sent impuissante devant la situation. Par peur ou par absence de moyens et d'idées. Cela revient au même. Qui ne dit mot consens. Un homme comme Putin, ne pourrait déclencher un guerre sans l'appui d'une part importante de ses fonctionnaires, de ses soldats, des citoyens, des entreprises. Je suis heureux de voir des citoyens russes manifester, désobéir et se faire arrêter pour montrer leur opposition aux décisions de Putin. Mais pour que Putin se rétracte, un nombre plus important a besoin de montrer son opposition par des actions directes non-violentes de désobéissance civile. Des grèves de travail, des blocages monstres dans les rues, des arrestations de masse pour submerger le système, etc. Des choses simples et non-violentes.

Je célebre l'action de Marina Ovsyannikova, une journaliste d'un média russe qui n'a pas hésité à faire une action courageuse et à perdre son emploi et sa liberté pour faire entendre a voix: https://www.cbc.ca/news/world/anti-war-protester-disrupts-russia-state-tv-1.6384534

À mi-mars environ, 15 000 russes ont été arrêtés pour avoir dénoncer la guerre en Ukraine, il en faudra bien davantage pour arrêter ce régime. Imaginez si seulement 3% de la population russe participait à une action pour bloquer le pays. 3% de 144 millions d'habitants c'est environ 4.5 millions de personnes en Russie ! Dans plusieurs luttes non-violentes, 3% de participation de la population a été le chiffre magique qui a permis un changement de régime ou de politique.

Oui imaginez si 3% de la population de l'Ukraine avait été formée en actions de résistance civile non-violente. Ce serait plus de 2 millions de personnes qui auraient une formation et une préparation morale et spirituelle pour faire des actions tels des blocages, des sabotages matériels, des vigiles, des manifestations, etc. Le but étant de faire appel à la conscience humaine, sans chercher à tuer l'ennemi, ce qui ne fait qu’alimenter le rouage de la guerre. Ce genre d'actions non-violentes se fait présentement en Ukraine et en Russie à petite échelle, mais imaginez à grande échelle !

Au lieu de distribuer des fusils au résidents...si on avait formé des brigades non-violentes, le conflit serait peut-être déjà terminé. Les guerres ne se jouent pas seules...ça prend 2 parties. Cela ne veut pas dire de rester inactif et passif – AU CONTRAIRE – cela veut dire d'être encore plus actif et affirmatif, d'être des soldats de la paix, des guerriers de la non-violence, des guerriers qui sont prêts à tout – sauf causer de la souffrance de manière intentionnelle – pour ramener la paix et la stabilité dans leur pays. Comment peut-on gagner une guerre si on se dit contre la guerre. On gagne une guerre en faisant la paix. Et là au lieu d'avoir un perdant et un gagnant, nous avons deux gagnants et un vrai gage de paix durable. Toute personne qui cherche le conflit, ne fait qu'appeler à l'aide et à besoin d'être vu et respectée.

Je crois aussi qu'un changement politique et social pourrait venir d'une partie du peuple russe qui ne veut plus rester muet devant les folies de leur dirigeant. Et la même chose se passe un peu partout dans le monde...il y a quelques semaines beaucoup de personnes se questionnaient sur la capacité du premier ministre canadien de remplir ses fonctions... et ce mouvement a été écrasé de manière questionnable éthiquement. Je crois que de plus en plus de personnes ne veulent plus être mené par d'autres. De plus en plus de personnes savent que nous ne pourrons régler les problématiques sociales, politiques et environnementales à l'intérieur d'un système politique qui prône la domination.

Le coucher de soleil s'offre à tous; pauvres et riches - il ne discrimine pas - Colin P. 2022

Pour s'opposer à des politiques, politiciens et projets capitalistes destructeurs pour la vie, il faut accepter de sortir de notre propre confort, de sortir de nos peurs et accepter les risques. Nos actions peuvent nous apporter des répercussions positives et aussi parfois difficiles. Mais le changement passe souvent par des crises et moments de courage, de prise de responsabilité pour notre rôle dans le Grand Tout.

Ces politiciens sont au pouvoir parce qu'ils ont notre consentement, notre inaction. Sans notre consentement ils ne sont rien. Apprenons ensemble à reprendre notre pouvoir personnel et faire face à nos peurs. Apprenons par la lecture, les formations, les discussions sur la philosophie et l'action nonviolente. Construisons les communautés, les collectifs, les failles, les projets et les entreprises dont nous avons besoin dans cette grande transition sociale et culturelle que nous vivons. Développons nos capacités individuelles et collectives pour développer et participer à des actions directes nonviolentes. Soyons actifs – non passifs - agissons chacun à notre manière courageusement. Les écoles n'apprennent pas le courage à nos enfants, les écoles enseignent la soumission. Nous devons leur apprendre le courage en étant des exemples nous-mêmes de personnes courageuses et bienveillantes.

Les guerres commencent par les blessures non pansées, les ressentiments et conflits non réglés. Donnons les premiers soins nécessaires pour ne pas laisser se gangréner nos vies et nos relations collectives. Ceci demande du courage, la qualité essentielle et si nécessaire en ce 21e siècle. Les guerres petites et grandes peuvent se terminer. Il est temps d'organiser la paix. Comment organisez-vous votre vie pour cultiver la nonviolence, le courage, la rencontre, le dialogue ?

J'ai hâte de vous lire. Laissez vos réponses et commentaires ci-dessous svp.

Note extra :

Il est intéressant de voir un média comme CBC-Radio-Canada se faire tout à coup défenseur des droits et démocraties, quand cette même institution a fait de l’aveuglement et une sélection très questionnable d'information très importante envers ses propres citoyens et figures publiques s'opposant aux mesures excessives d'urgence en lien avec le narratif Covid dans les dernières années. Gardons bien en tête que le paradigme de la domination, il faut toujours un bon et un méchant pour les médias et les politiciens. Un ennemi commun est toujours bienvenu et après le Covid, les « antivax » et le « convoi de la liberté » c'est au tour de la Russie d'être l'ennemi qui unit ! J'en ai assez de ce paradigme, et vous ?





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